dimanche 11 mars 2012

Parlant d'homosexualité chez nous

Hier j'étais dans un bar "ordinaire". La précision parce qu'il existe, je crois, deux boites de nuit pour les homos à Abidjan. J'étais donc dans ce bar avec des amis et les stars de la piste étaient deux jeunes hommes homosexuels. Je ne les ai jamais vu en action mais on se connaît à Abidjan ici, garçon efféminé comme ça, plaqué et avec démarche comme ça là ...

Vous me direz que c'est pas pédé on n'a jamais vu ! Oui mais j'ai eu un sentiment étrange hier. Je ne sais pas pourquoi (et j'espère que je ne suis pas en train de me réorienter), je me suis mis à leur place. Ca ne doit pas être facile de vivre une vie de gay chez nous dèh ! Il faut vraiment beaucoup de courage. Il est clair qu'en Côte d'Ivoire les personnes qui font ce choix sont plus libres que dans d'autres pays africains où on risque des peines de prison. Chez nous c'est uniquement quand on s'adonne à cette pratique en public qu'il y a problème.

Oui, la loi d'accord mais les gens ! Le regard et les réactions des gens ! Dans le bar je suis persuadé qu'il n'y avait pas qu'à notre table que ça critiquait, dévisageait, le duo homo. Alors que le débat était de trouver qui des deux était "la femme" et "l'homme", l'une des gos du groupe, s'est un peu oubliée et à pratiquement crié "non je dis c'est lui là la femme". Les gays et leurs amis étaient dans le salon voisin au nôtre. Ils ont dû entendre mais ils n'ont pas réagi. Ils ont certainement vu ou entendu pire.

Parler est effectivement (relativement) un moindre mal. Je lisais un article dans lequel le président de l'association des homosexuels de Côte d'Ivoire (il y a aussi une autre association, elle réservée aux lesbiennes), ce monsieur disait donc que dans un centre de santé, le médecin refusait de soigner un homo malade. Il a fallu qu'ils fassent du tapage pour que leur ami soit pris en charge. Les cas d'homos bastonnés sont nombreux avec leurs incohérences. Je ne me fais pas le défenseur de cette cause mais c'est juste un constat.

Je me souviens d'une émission sur une radio de Yop qui avait fait beaucoup de bruits. Un homo venait parler de sa vie, de son quartier, ... en déclinant son identité. Avant la fin de l'émission l'entrée des locaux de la radio était envahie par des jeunes qui voulaient en découdre avec ce pédé qui gâtait le nom de leur quartier. Je crois qu'il était à la Sicogi. Et là j'en viens à l'incohérence. Ceux qui connaissent bien bien Yop, savent qu'à cette même époque, autour de 2002 et 2005, c'était la "mode" pour les jeunes gars d'être pédé dans des quartiers comme la Selmer, la Sicogi ! C'est quoi cette merde ?! Vous pouvez accepter que les gars "jouent" les gays au quartier mais ils ne doivent surtout pas en parler à la radio ou ailleurs ! Jusqu'à aujourd'hui certains de ces gays continuent à vivre là, il y en a qui sont très sollicités par les femmes ... parce qu'ils sont experts en tresses.

Autre chose, ça n'a pas un lien direct mais j'avais l'un de ces débats philosophiques que j'aime avec l'un de mes compères. On était assez partagé sur la déception ou le choc qu'un homme devrait avoir si sa compagne le trompe avec une autre femme. Ca fait plus mal qu'elle trompe avec un homme ou c'est la même chose. En tous cas le point sur lequel on était d'accord c'était que lorsque tu la surprends, c'est pas évident d'avoir la même réaction. Si elle est avec un homme c'est un pistolet que tu aurais envie de prendre. Mais si c'est avec une go que tu l'attrapes hum, c'est une arme différente que tu veux utiliser.

Pour en finir avec le duo du bar, après s'être trémoussé fatigué ils sont partis et l'une des gos avec nous de lancer : "tchiééé et puis il a sac à main" ! Bon là le gars a un peu abusé.

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