lundi 26 mars 2012

Autour de la mort

La fin de la semaine dernière était assez noire pour moi. Alors qu'on rentrait d'un anniversaire de décès, on nous apprend qu'un parent a fait un accident. Il est décédé le lendemain. C'est lorsqu'on vit ce genre de situation qu'on voit combien ce monde est pourri !

Quand l'Africain, qui est censé avoir un certain respect pour les morts fait tourner tout un business autour du malheur des autres, on a de quoi s'inquiéter ! La famille de ce proche, qui est en fait d'une famille alliée (oui oh), a décidé de l'enterrer à Abidjan. De la morgue au cimetière, en passant par le district d'Abidjan, que de pattes à graisser ! Un imbécile, chien, sa mère, ... alors qu'il nous fait tourner en rond, à la question : "mais chef qu'est ce qui se passe depuis là ?", il lâche "ah ! vous même voyez ce que vous pouvez faire". Pfffff

Quand je pense qu'on nous chante que tout ça c'est fini, c'est la nouvelle Côte d'Ivoire, ... Restez dans vos bureaux et à la télé pour raconter votre vie hein ! A la morgue alors qu'on veut faire venir un cercueil de l'extérieur, vu que ceux qu'ils vendent coûtent trop chers, on nous apprend qu'il faudra dans ce cas payer une pénalité de 15.000 Francs. Au cimetière, il faut "donner un peu" pour qu'on creuse "pour toi vite". Peut être que c'est parce que je ne suis pas un "habitué" de ces choses là mais ça m'a fait trop bizarre d'entendre cette histoire de "deuxième couche".

C'est une partie du cimetière où on enterre des corps au-dessus d'autres corps. C'est en entendant ça que j'ai repensé à un cimetière qu'une amie assez spéciale m'a fait "visiter" dans le nord de la France. Il y avait des tombes réservées. Sur certaines tombes on avait le nom et le prénom d'une personne et sa date de naissance, pour le reste (la date de la mort) cette personne n'avait pas trop le choix que d'attendre. A moins bien sûr de vouloir se suicider à une date précise. J'avais en tous cas été assez surpris de ce "pragmatisme" ! Mais face à cette affaire de "deuxième couche" à Abidjan, je me dis que je comprends vraiment ces gens là.

Je ne suis peut être pas du genre à trop m'aimer mais le minimum, après avoir passé toute sa vie à souffrir pour gagner des sous, je ne me vois pas encore de souffrir ou faire souffrir mon âme, une fois mort. Pas que je n'ai pas confiance en ma descendance pour m'offrir une sépulture digne, mais on est mieux servi par sois-même !

Autre chose. Je disais que je revenais du village pour un anniversaire de disparition. Je me suis demandé à quoi servait cette histoire de cimetière des musulmans, des chrétiens, ... Dans le village où on était, il y avait une partie du cimetière réservée aux catholiques et une autre, aux autres, chrétiens évangéliques, musulmans, ... Je trouve tellement absurde qu'on fasse ce genre de distinction jusqu'au cimetière !

dimanche 11 mars 2012

Parlant d'homosexualité chez nous

Hier j'étais dans un bar "ordinaire". La précision parce qu'il existe, je crois, deux boites de nuit pour les homos à Abidjan. J'étais donc dans ce bar avec des amis et les stars de la piste étaient deux jeunes hommes homosexuels. Je ne les ai jamais vu en action mais on se connaît à Abidjan ici, garçon efféminé comme ça, plaqué et avec démarche comme ça là ...

Vous me direz que c'est pas pédé on n'a jamais vu ! Oui mais j'ai eu un sentiment étrange hier. Je ne sais pas pourquoi (et j'espère que je ne suis pas en train de me réorienter), je me suis mis à leur place. Ca ne doit pas être facile de vivre une vie de gay chez nous dèh ! Il faut vraiment beaucoup de courage. Il est clair qu'en Côte d'Ivoire les personnes qui font ce choix sont plus libres que dans d'autres pays africains où on risque des peines de prison. Chez nous c'est uniquement quand on s'adonne à cette pratique en public qu'il y a problème.

Oui, la loi d'accord mais les gens ! Le regard et les réactions des gens ! Dans le bar je suis persuadé qu'il n'y avait pas qu'à notre table que ça critiquait, dévisageait, le duo homo. Alors que le débat était de trouver qui des deux était "la femme" et "l'homme", l'une des gos du groupe, s'est un peu oubliée et à pratiquement crié "non je dis c'est lui là la femme". Les gays et leurs amis étaient dans le salon voisin au nôtre. Ils ont dû entendre mais ils n'ont pas réagi. Ils ont certainement vu ou entendu pire.

Parler est effectivement (relativement) un moindre mal. Je lisais un article dans lequel le président de l'association des homosexuels de Côte d'Ivoire (il y a aussi une autre association, elle réservée aux lesbiennes), ce monsieur disait donc que dans un centre de santé, le médecin refusait de soigner un homo malade. Il a fallu qu'ils fassent du tapage pour que leur ami soit pris en charge. Les cas d'homos bastonnés sont nombreux avec leurs incohérences. Je ne me fais pas le défenseur de cette cause mais c'est juste un constat.

Je me souviens d'une émission sur une radio de Yop qui avait fait beaucoup de bruits. Un homo venait parler de sa vie, de son quartier, ... en déclinant son identité. Avant la fin de l'émission l'entrée des locaux de la radio était envahie par des jeunes qui voulaient en découdre avec ce pédé qui gâtait le nom de leur quartier. Je crois qu'il était à la Sicogi. Et là j'en viens à l'incohérence. Ceux qui connaissent bien bien Yop, savent qu'à cette même époque, autour de 2002 et 2005, c'était la "mode" pour les jeunes gars d'être pédé dans des quartiers comme la Selmer, la Sicogi ! C'est quoi cette merde ?! Vous pouvez accepter que les gars "jouent" les gays au quartier mais ils ne doivent surtout pas en parler à la radio ou ailleurs ! Jusqu'à aujourd'hui certains de ces gays continuent à vivre là, il y en a qui sont très sollicités par les femmes ... parce qu'ils sont experts en tresses.

Autre chose, ça n'a pas un lien direct mais j'avais l'un de ces débats philosophiques que j'aime avec l'un de mes compères. On était assez partagé sur la déception ou le choc qu'un homme devrait avoir si sa compagne le trompe avec une autre femme. Ca fait plus mal qu'elle trompe avec un homme ou c'est la même chose. En tous cas le point sur lequel on était d'accord c'était que lorsque tu la surprends, c'est pas évident d'avoir la même réaction. Si elle est avec un homme c'est un pistolet que tu aurais envie de prendre. Mais si c'est avec une go que tu l'attrapes hum, c'est une arme différente que tu veux utiliser.

Pour en finir avec le duo du bar, après s'être trémoussé fatigué ils sont partis et l'une des gos avec nous de lancer : "tchiééé et puis il a sac à main" ! Bon là le gars a un peu abusé.

mercredi 7 mars 2012

Pourquoi filmer des funérailles ?

J'ai reconnu plus d'une fois avoir des fréquentations bizarres (un peu comme moi) mais ça là c'est pas nous dèh ! Il y a quelques jours, j'étais dans un endroit où des dames regardaient la vidéo des obsèques d'une artiste.

Bon là vous me direz que c'est une personnalité publique, les gens, surtout les femmes veulent s'affairer sur les stars qui sont venues, la façon dont la morte était sapée, voir et insulter les parents (qui l'ont tué comme toujours), apprécier les prestations d'artistes (oui il y a une époque récente où on avait baptisé certaines funérailles Tonerre ou Tempo), ... et puis il y a aussi le fait d'être attaché à l’idole avec qui on veut rester jusqu'à la dernière minute vu qu'on n'a pas pu aller aux funérailles.

Bon, vous me direz que certains de ces points-là peuvent s'appliquer à un proche qui n'est pas forcément Whitney Houston ou Douk Saga ! Non mais franchement ! Tu vas t'asseoir dans ton salon, inviter tes amis pour te regarder pleurer et regarder tes parents et tes amis pleurer (dont certains parmi tes invités) ! C'est pas baptême ou mariage ?! Et puis tu filmes ça pour qui ? Le mort là est déjà parti ! Mais vu qu'on ne sait pas ce qui se passe de l'autre côté, peut-être qu'ils ont des lecteurs DVDs ou des ordinateurs. Là on peut en plus des draps, purgeoirs, bijoux, esclaves, ... que nos parents mettaient (et mettent) dans les cercueils, on pourrait ajouter à tout ça des DVDs des funérailles et même des photos, pour que le mort puisse regarder ça là-bas avec ses amis.

Je ne le dis pas juste pour la forme mais on est en train de perdre certaines valeurs qui font de l'Afrique ce qu'elle est, une terre d'hommes qui respectent l'humain ! La mort c'est sacré ! Respecter la mort, c'est respecter la vie ! (Wow, je suis inspiré dèh et pourtant je suis sobre !)

J'étais à des funérailles une fois et on attendait le corps à la morgue. L'une des filles de la défunte est entrée en transe, c'était assez spectaculaire. Et on voit le cameraman de service qui était à l'extérieur courir, caméra au poing, comme un paparazzi qui a eu un scoop. Non mais les frères de la go te l'ont poussé quoi ! Heureusement pour eux (sa caméra et lui), ils ne sont pas tombés, mais j'aurais bien aimé ça ! C'est méchant mais comme dirait Koudou, "quand on t'envoie, il faut savoir t'envoyer", c'est pas parce qu'on t'a dit de venir filmer que tu vas tout filmer !
 

dimanche 4 mars 2012

Jésus, le portable et la respiration


Aucun véritable lien entre les trois sinon que c’est une façon de résumer la semaine que je viens de traverser. Jésus pour commencer. On m’a dit que c’est une vieille blague ou qu’elle est "ennuie" mais moi je suis fan et c’est surtout parce qu’elle est tellement absurde ! 

Alors que je buvais des grosses bières (on dit qu'on n'appelle plus ça Drogba ooh) avec des gars que je connaissais pas tous, l’un d’entre eux qui est le clown de la bande lance (avec un accent villageois) : « Ouuuoooh on dit Jésus n’aime la-sauce-et-le-riz ! Han han je comprends pourquoi dans ses films il ne mange que le pain » ! looool C’est bête mais ça me fait rire à chaque fois que j’y pense ! 

Le portable maintenant. Je continue à aller dans mon petit gombo au Plateau (oui je précise petit pour ne pas être racketté, on ne sait jamais). Et je parlais dans un précédent post, de ces cars qui se transforment en gbaka pour le Plateau à certaines heures. Eh bien après avoir couru un peu pour avoir une place dans l’un de ces cars et m'être enfin installé, j’entends quelqu’un qui dit « il dit qu’il a perdu son portable ». Des dames assises juste derrière ce porte-parole de lui demander ainsi qu’à la victime, un homme la trentaine révolue, où il a perdu le portable. Je précise que c’est la réalité. La victime de répondre « j’avais réservé une place avec ». Oui, vous lisez bien, alors que les gens luttaient pour s’asseoir le gars a réservé une place avec son téléphone portable et, rassuré qu'il a bien une place, est parti faire je ne sais quoi à l’extérieur. L’une des dames qui avait pris le téléphone le lui a rendu. Je n’ai vraiment pas envie de commenter cette attitude, juste dire qu’à cause lui quand je parle de cette histoire autour de moi, on me prend pour un menteur. 

Et pour terminer la respiration. Mais juste avant, j’ai rencontré un vendeur de journaux très choco au "lavage" à Yop où je prends le bus ou le warren. Le gars n’est pas dans affaire de « y a journal » ou « mon vié y a frat mat, notre voie » ou « journal, journal », lui il dit « demandez le journal, demandez le journal », comme dans les films western là lol. 

Venons-en à la respiration. C’est encore une historie dans le car. L’un de ces vendeurs de presque tout qui ont la langue bien pendue, était à bord. Il essayait de nous vendre un livret contenant des astuces de santé avec des produits de la nature. Et pour nous inciter à l’acheter, il nous donne quelques astuces gratuitement. Il parle de la papaye qui fait je ne sais plus quoi, le pu à l’intérieur du cafard qui soigne les maux d’oreilles, … Mais une astuce a attiré mon attention. Mesdames, mesdemoiselles, vous pouvez arrêter la lecture ici. 
 
Donc messieurs je disais cette astuce permet selon lui de retarder l’éjaculation pendant les rapports sexuels. Attention hein, je ne veux pas dire que je suis un précoce parce que j’ai dit que ça m’intéressait dèh ! Bon. Le gars qui dit qu’en sentant le truc venir, il faut arrêter sa respiration pendant quelques secondes. Pour tester sa technique et vous faire un compte rendu, vous voyez je pense à vous, le soir-même j’ai convoqué une go, on se rend service mutuellement. Mais ce n’est qu’après le premier coup, que je me suis souvenu que j’étais censé faire une expérience. Au deuxième je me suis concentré, j’ai essayé de bloquer ma respiration mais l’enjaillance était trop, donc j’ai pas pu. Je ne sais pas si je vais réessayer mais je ne peux pas vous dire si la technique fonctionne.