lundi 6 février 2012

Une semaine au Plateau ...

Je ne devrais pas dire que j'ai passé une semaine au Plateau mais plutôt entre Yop (où je vis) et la capitale économique ivoirienne. Oui parce que vivre au Plateau (c'est ennui et) c'est une affaire et y bosser c'en est une autre. Je suis donc en "gombo" au Plateau depuis la semaine dernière. Je joue donc aux fonctionnaires (ou presque).

Le plus dur pour les personnes qui doivent aller au Plateau et qui doivent y aller en transport en commun, c'est se battre pour avoir une place dans le warren. C'est vrai qu'à Yop Lavage il y a le bus, l'express, mais le rang là donne envie de rentrer à la maison. La solution du désordre est donc la plus motivante : bousculer (même les vieilles femmes) pour avoir une place. Bon moi vu que j'ai la chance de ne commencer qu'à 9 heures, je prends un peu mon temps, je "groupe" pas trop sur taxi ! Surtout depuis que j'ai découvert ces cars de transport de personnels d'une entreprise qui ont deux vies : l'une officielle et l'autre officieuse. Je doute fort que certains responsables de la boîte sinon tous, ne soient pas au courant. Ou alors les chauffeurs de ces cars ont vrai vrai gros coeur ! Un car de transport du personnel qui se pavane entre Yopougon et le Plateau plein à craquer à une heure où le personnel qu'il est censé transporter est à la tâche !!?? Moi en tous cas, comme plusieurs yopougonnais, je ne me plains pas de ce double-jeu, ça nous arrange. Il y a tellement de monde à la Gare du Lavage les matins on dirait funérailles Bété.

Un matin, "mon car" n'arrivant pas, j'ai eu la chance de me glisser dans un taxi où le chauffeur exigeait qu'on ait la monnaie. Bon, chance, c'est un peu trop dire. Le passager à l'arrière grâce à son généreux physique occupait un siège et demi. A peine je me suis assis que je vois une dame s'approcher du taxi. Elle est toute aussi grosse sinon un peu plus que mon voisin. Et malheur pour moi, elle dit au chauffeur qu'elle a de la monnaie. Elle s'engouffre donc dans le taxi, m'aplatissant comme dans les cartoons là. Et la dame de me demander, "monsieur, ça va ?" Au moins une dizaine de réponse ont fait le tour de mon cerveau : "non tantie la grosse, ça va pas ! tu vois pas comme toi et tonton logros vous m'étouffez ?" ou "non madame j'aime être coincés entre deux éléphants"... Bon finalement j'ai juste sorti un son entre le ""oui" et le "hum". J'ai donc souffert jusqu'au Plateau, maudissant plus que jamais les embouteillages et les gos policiers qui ne nous laissaient pas vite passer.

Dans le car aussi j'ai eu une expérience assez bizarre. L'une des rares fois où je suis arrivé tôt à la gare, j'étais dans le car autour de 8 heures 10, et voilà qu'on a droit à un spectacle avec l'un de ces vendeurs de tout et n'importe quoi, qui bavardent, tchatchent, ... Soit dit en passant pourquoi à 8 h 10, voire parfois à 9 h 30 il y a encore du monde qui se bat pour aller au Plateau. C'est étrange, les travailleurs sont censés être au boulot à 7 h 30 ! Tous ces gens là ne vont pas au Plateau pour aller racketter les gens ou en gombo comme moi ?! Enfin, pour en revenir au vendeur. Ah, il y en a qui sont brillants hein ! A l'époque au terminus de bus d'Adjamé et parfois au Plateau, l'une des stars, c'était Le Cafarmatologue !!! Vendeur de produits contre les cafards, un vrai showman !! (Au fait je le cherche, si vous savez ce qu'il est devenu).

Quant à celui qui était sur nous matin là, c'est vrai qu'il n'était pas du calibre du Cafarmatologue, mais il se débrouillait bien. Il essayait de nous vendre un produit contre la sinusite. Je me suis dit, voilà un médicament qui doit être efficace. J'ai toujours peur des médicaments qui soignent 50.000 maladies. Comment un médicament peut soigner mal de dent et ampoules aux orteils ? (J'exagère un peu mais bon) Donc notre vendeur insiste sur la sinusite, mais à la fin de son speech, les maladies s'allongent, mais il reste dans la zone autour du nez. Des gens demandent son numéro, veulent voir le flacon, ... Il enchaîne avec un autre produit qui est une sorte de lavement, qui nettoie le ventre des impuretés, et voilà que matin là, à 8 heures, on est arrivé dans une affaire de diarrhée, d'érection, de permettre aux femmes de ressentir le plaisir sexuel, ... Eééh les jeunes au milieu des doyens là, ça me rappelle un peu quand on regardait un film, toute la famille concentrée, papa, maman, enfants,  et il y avait une scène de nu ou un long baiser. lol

Eéééh affaire de ces choses là, non mais il y a des filles qui vont se rendre malade et nous aussi. Dans une soirée de djonce (c'était pas au Plateau mais c'était la semaine dernière), j'appelle une go dont j'avais pris le numéro dans des conditions obscures dans un coin obscur. Je vous épargne les détails, causer, manger, boire, boire, boire ... On arrive chez elle, un peu de stimulation, et elle va prendre de la crème pour la peau et l'utilise comme lubrifiant et sans gêne hein ! Moi le difficilement choquable, j'étais bouche bée. Mais pour ne pas la frustrer, on est allé jusqu'au bout. Eéééh hum.

Non je ne vais pas parler de nourriture au Plateau après ça ?!! Siiii mais en fait je ne suis pas souvent descendu, vu qu'on commençait tard, on enchaînait jusqu'à la descente. Mais le premier jour, voulant me fondre dans l'équipe, j'ai invité une go là, à se joindre à l'un de mes gars et moi. Je n'ai pas fait attention au signe de mon gars qui après le refuse poli de la go m'a expliqué tout d'abord que c'est une stagiaire qui est en train d'essayer de bien ""s'imposer"" auprès du boss et ce qu'elle mange à midi là, c'est pas amusement. C'est pendant qu'on allait vers le maquis où il a l'habitude de manger que le gaou que j'étais a vu de ces gros poissons et poulets à la braise. Je me disais que dans ce petit marché, tout est gérable ! J'allais non seulement avoir problème avec le boss et avec mes sous aussi. Surtout que la go, franchement ne me dis pas grand chose (pour le moment).

J'ai encore quelque jours à faire là, on verra.

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